FONCTIONNEMENT

L'œuvre a été pensée comme une installation interactive, qui suit différentes étapes du processus illustré à gauche.

Tout d’abord, le programme est chargé de capturer une image (1) de la personne interagissant avec l'œuvre. À partir de cette photographie, un premier modèle d’intelligence artificielle analyse le style vestimentaire de cette personne. De ces données, elle en extrait elle-même un mot clé qui correspond à la texture du vêtement (2).

À chacune des cinquante textures et motifs que l'intelligence artificielle sait discerner, nous avons associé un adjectif critique et assumant de l'identité de la visiteur·ice. (par exemple, "textured" est devenu "intéressant", "coton" est devenu "délicat", "floral" = "gai", etc.)(3).

Ensuite, un second modèle d'intelligence artificielle récupère ce deuxième mot-clé et génère une histoire à partir de la phrase suivante : "Voici l'histoire d'une personne [mot-clé]". La longueur de cette histoire peut varier, mais une fois qu'elle est rédigée, elle est imprimée sur un ticket de caisse à l'aide d'une imprimante thermique (4).

NOTE D'INTENTION

Stories prétend vous connaître. Elle fait partie de ces machines qui essentialisent l'êtrehumain en prétendant qu'elles savent des choses sur vous, qu'elles vous comprennent et qu'elles sont en mesure de vous donner de nouvelles informations sur vous-même. Par essentialisation, on entend qu'elles vous réduisent à une seule de vos dimensions : votre habit.

Ici, les humain·es, tout comme les IAs mises en œuvre font des choix liés à leurs expériences seules. La subjectivité des êtres humains s'accorde finalement avec les boîtes noires sous-dimensionnées des IAs. L'œuvre subit donc, à l'image du monde technologique, un biais inhérent à chacune de ses étapes.

Des informations techniques supplémentaires sur le fonctionnement du projet sont disponibles sur cette page GitLab : https://gitlab.com/Shess_/h2a_stories